Comment aider vraiment les oiseaux sauvages ? Face à leur déclin, le nourrissage est-il une solution pertinente sur le long terme ? A l’heure actuelle le nourrissage des oiseaux est fortement déconseillé en dehors de l’hiver. Plus précisément, les organismes de protection de l’environnement ne le recommandent que lors des épisodes de gel continu et intense. C’est-à-dire lors de périodes de gels ou de neiges continues sans remontées positives des températures journalières.
Tout simplement parce que nourrir les oiseaux en dehors de ces conditions météorologiques entraîne plus de problème que ça n’en résout ! Aider les oiseaux sauvages, c’est une action sur l’environnement qui n’est pas toujours anodine.
- On a ainsi constaté que cela surfavorisait certaines espèces aux dépens d’autres.
- L’impact sur l’évolution naturelle des espèces a aussi été démontré. Comme avec les Mésanges dont le bec s’allonge en Grande-Bretagne.
- Le risque épidémiologique est accru avec un nourrissage hors période… Les mangeoires sont des points de passages interespèces importants. Par conséquent, il est essentiel de les nettoyer très régulièrement.
- Le nourrissage hors période carence les jeunes oisillons qui ne doivent pas être nourris de graines mais d’insectes ou de larves. Or, le phénomène d’opportunisme alimentaire pousse les parents à nourrir les jeunes avec les graines de la mangeoire.
- Le nourrissage hors période et notamment avec des boules de graisses entraîne une baisse de la ponte chez les Mésanges selon une récente étude.
- De nombreux passereaux normalement insectivores aux beaux jours, continuent de se nourrir de graines du fait du phénomène d’opportunisme alimentaire. Un insecte est plus difficile à chasser qu’une graine… On a donc une évolution du régime alimentaire de certaines espèces.

Nourrir c'est bien, reconstituer le milieu c'est mieux !
Par ailleurs, vouloir aider la nature en se concentrant uniquement sur “nourrir les oiseaux sauvages” est problématique. Car on tend alors à focaliser notre attention uniquement sur ces derniers. Or les oiseaux ne sont pas les seuls à aller mal ! Et encore sur une infime partie des espèces d’oiseaux, partie qui par ailleurs se porte globalement bien. Bref, si on se contente de nourrir les oiseaux au jardin en pensant aider, que faire pour la grande majorité des espèces qui ne viendront jamais à la mangeoire et qui sont en voie de disparition ? Que faire pour les insectes qui disparaissent eux aussi dans le plus grand des silences ?
Aussi, vous l’aurez compris, le nourrissage des oiseaux sauvages ne peut aider les oiseaux sauvages qu’à court terme. A la condition qu’il soit effectué selon les recommandations… Mais à moyen et à long termes, c’est une solution qui ne résout pas le problème du déclin des oiseaux.

Comment aider les oiseaux sauvages alors ?
Favoriser leur environnement naturel. Faire en sorte que les oiseaux y trouvent par eux-mêmes ce dont ils ont besoin pour survivre. La tonte différenciée permet de favoriser les insectes dont la présence favorisera les oiseaux. La plantation de haies d’essences locales favorisera les oiseaux et les insectes. L’installation d’une mare (même petite) entraînera une cascade de bienfaits pour eux… Si cela vous intéresse, je développe toutes ces alternatives dans cet article.
En agissant sur l’environnement, on agit sur toute la vie du jardin. Et sur le long terme ! On restaure la capacité d’un écosystème à se suffire à lui-même. Même avec un balcon (pour ceux qui ne disposent pas de jardin), le simple fait de fleurir a une belle incidence

Rappels sur les recommandations de nourrissage hivernal :
– Evitons la graisse. Les oiseaux trouvent une graisse naturelle et sans danger pour eux dans les graines de tournesols. Et cette nourriture est complète : pas besoin de la compléter par de la graisse.
– Quitte à nourrir, autant le faire avec des graines dont la production n’a pas nui aux oiseaux et aux insectes. Privilégions les graines biologiques et locales si possibles. Leur production a bien moins nui au milieu naturel des oiseaux !
– Evitons les graines de tournesol décortiquées. Les oiseaux savent très bien décortiquer les graines et ne doivent pas en perdre l’habitude. Et puis le décorticage est une action mécanique polluante tout à fait dispensable.
– Evitons les produits industriels absent de l’environnement de nos oiseaux : graisses, arachides, miettes de pain (toxiques), graines exotiques.
Quelques sources pour aider les oiseaux sauvages :
A lire également :
Comment aider un oiseau sauvage blessé ?
Cet article vous a plu ?
Partagez-le !