Seuls deux pigments interviennent pour former les motifs présents sur les coquilles d’œufs d’oiseaux ! Un troisième intervient toutefois chez certaines espèces comme les colombidés. Le premier, la biliverdine, est responsable de la couleur bleutée. Tandis que le second, la protoporphyrine, gère les nuances de brun ou de roux. La combinaison des deux pigments donnera des nuances de verdâtres à roussâtres ! Mais… Si chaque espèce pond des œufs bien spécifiques, il faut noter que les variations au sein d’une même espèce existent. On note ainsi des différences de teintes et de tailles jusqu’au sein d’une même ponte. C’est même fréquent chez le Moineau ! Explications.
Les œufs d’oiseaux sont tachetés de points, de taches ou bien encore de marbrures… A quoi bon ? Une première réponse à la question posée est « le camouflage ». En effet, les motifs participent grandement au camouflage de la ponte. Une espèce nichant au sol sans cacher ses œufs se doit d’avoir des œufs se fondant dans l’environnement. C’est notamment pour cela que l’on marche si facilement dessus aux beaux jours ! Cependant on notera que même chez les espèces cachant leur nid, les œufs présentent divers motifs et taches… Le camouflage n’explique donc pas tout !
Ce que nous enseigne le Coucou gris :
Le cas du Coucou gris est fascinant puisque cette espèce a développé la faculté d’imiter l’aspect des œufs de l’espèce chez qui elle s’invite : en effet une femelle Coucou gris pondra des œufs similaires à ceux de ses parents adoptifs. Au moment de la ponte, le Coucou gris emporte un œuf du nid pour « donner le change ». Les espèces parasitées ne relèvent pas toujours la supercherie malgré la dissemblance de l’œuf de Coucou (j’ai dit qu’ils étaient similaires, pas identiques ! En général, il est un peu plus gros, et parfois avec des teintes et motifs franchement approximatifs).
Néanmoins quelques espèces comme la Rousserolle verderolle sont particulièrement douées pour repérer l’œuf de Coucou gris (qui est alors évacué ou consommé sans ménagement). Ce dernier point permet donc d’esquisser une réponse générale : tailles et motifs intraspécifiques permettent à certaines espèces de reconnaître leurs œufs. Toutefois toutes les espèces parasitées par le Coucou gris (ou par une autre espèce) ne repèrent pas le subterfuge. Alors ?
Le rôle des taches dans la robustesse des coquilles :
Une autre explication à la présence de motifs interroge directement la structure de la coquille en elle-même. Les taches dépendraient de la quantité de calcium présente dans les milieux : plus il y en a, moins les taches sont présentes. Les taches joueraient un rôle dans la robustesse des coquilles qui seraient plus fragiles aux endroits particulièrement tachetés.
Œufs d'oiseaux tachetés : les apports de l’Evolution !
Enfin, (certes ce n’est pas une explication mais une remarque qui mérite notre attention) : l’apparition des motifs sur les œufs d’oiseaux tachetés remonte aux dinosaures. Au moment où les théropodes ont « ouvert » leurs nids (auparavant camouflés ou enterrés). Cela se passa il y a plusieurs dizaines de millions d’années et cela n’a cessé d’évoluer depuis lors pour aboutir de nos jours à cette immense diversité de couleurs et de motifs en perpétuelle évolution !
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