Quels outils naturalistes pour les débutants ? De quoi avez-vous besoin pour observer la nature ? Vous rêvez d’observer les espèces sauvages de votre région, vous débutez ? Alors cet article est fait pour vous. J’y détaille les différents outils à votre disposition tout en tâchant de déterminer lesquels sont dispensables ou indispensables. Et puisque c’est le nerf de la guerre, j’aborde la question du budget ! Etes-vous obligé de sacrifier votre porte-monnaie ? Non ! Petit tour d’horizon des différents outils naturalistes à votre disposition !
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ToggleLe matériel ne fait pas le naturaliste...
Vous pouvez disposer de tous les outils naturalistes du monde que ça ne vous aidera pas. C’est bête à dire mais essentiel à comprendre. Etre naturaliste, ce n’est pas seulement observer, c’est aussi comprendre et connaître les milieux et les espèces. Bien entendu, tout le monde n’est pas dans une démarche naturaliste pure ! Mais il me semble important de noter que c’est un prérequis bienvenu.
Si le matériel a son importance, il faut aussi savoir l’utiliser et ne pas jurer que par ça. Il faut identifier ses besoins. Investir dans un matériel performant et cher mais qui ne sera pas utilisé à son plein potentiel… C’est pour moi un non-sens.
De même, à quoi bon collectionner les livres sur un sujet si on ne les utilise pas ? Les meilleurs outils naturalistes sont ceux que vous utiliserez souvent !
Les jumelles
C’est l’outil par excellence pour qui veut observer les animaux. Particulièrement utiles pour les animaux qui ne se laissent pas ou peu approcher. Mais elles le sont aussi pour certains insectes qui ne se laissent pas toujours approcher. Des jumelles avec une distance minimale de mise au point réduite peuvent donc s’avérer utiles.
Mais comment choisir une paire de jumelles face à la profusion de modèles disponibles dans le commerce ? Vous avez de la chance, j’ai déjà répondu à la question dans un article ! Pour aborder le sujet en quelques mots, retenez simplement qu’i vaut mieux y mettre le budget pour avoir une qualité optique satisfaisante et durable. Notez que certaines marques vont jusqu’à garantir leurs modèles à vie… Faites attention au grossissement (selon que vous observez dans un milieu fermé comme le bocage ou les bois) ou dans un milieu ouvert (comme la plage ou les plaines désertes).
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C’est le complément idéal de votre paire de jumelles. La longue-vue vous permettra d’aller au-delà des performances de cette dernière. Car son grossissement sera plus important ! Vous l’utiliserez dans les endroits où l’approche de votre sujet est impossible. C’est donc l’instrument idéal pour les ornithologues mais il convient aussi bien pour l’observation des Loups, Marmottes, Chamois, etc. Mais tout se paye et en la matière, l’achat d’une longue-vue n’est pas à prendre à la légère. D’autant plus qu’il vous faudra l’installer sur un trépied (évitez un modèle entrée de gamme trop léger et trop peu robuste). Notez que l’on trouve de tout, des modèles économiques autour des 100€ (qui ne déméritent pas) aux modèles hauts de gamme à 3 000€.
A titre personnel, je n’utilise pas de longue-vue. J’en aurais une dans un monde idéal, mais j’aurais alors 3 ou 4 bras pour pouvoir porter tout mon matériel ! Le souci (c’en est un pour moi, mais peut-être pas pour vous) avec ce superbe instrument, c’est son poids et son encombrement. Interrogez vos besoins, faites-vous conseiller par un spécialiste et essayez le matériel avant l’achat !
Les loupes
On aurait tort de sous-estimer leur utilité ! Une petite loupe portable vous permettra de mieux voir les détails d’un insecte placide… Mais personnellement, je l’utilise surtout pour la botanique car elle me permet de voir les plus petits détails des plantes ! Un des outils naturalistes le moins cher et le plus utile.
Les outils naturalistes : l'appareil photo
A la fois une bonne aide parce qu’il permet de postidentifier des espèces et un outil encombrant limitant l’expérience de l’observation. Halala… C’est qu’observation naturaliste et photographie sont deux activités très différentes. Rarement conciliables. Si votre idée est d’observer, l’appareil photo n’est indispensable que si vous souhaitez saisir au vol des espèces furtives.
Il ne faut pas sous-estimer la postidentification. Sur le terrain, il est très fréquent de ne pas parvenir à identifier une espèce. Soit parce qu’elle est trop loin, soit parce qu’elle est furtive ou qu’elle bouge sans cesse. Prendre une photo vous permettra de résoudre tous ces soucis. Puis de faire des recherches le soir venu à partir de votre photographie !
Et il me faut être honnête, si l’on peut reconnaître beaucoup d’espèces en un clin d’œil, il y a en a d’autres pour lesquelles la photo est indispensable. Par ailleurs, une photo est une très bonne preuve de la présence d’une espèce dans un milieu. C’est utile si vous déclarez vos observations à une association de protection de l’environnement.
Mais choisir un appareil photo ce n’est pas une mince affaire ! J’ai donc tâché de vous expliquer les bases, les meilleurs critères de choix et les pièges à éviter dans cet article :
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Si votre idée est de vous concentrer sur la photographie, gardez bien en tête que vous passerez nécessairement à côté de nombreuses observations. C’est logique, puisque vous vous concentrez sur votre cadrage et vos réglages. Les deux ne sont certes pas incompatibles, mais il vaut mieux exercer ces deux activités séparément ! Aussi, je m’oblige à partir de temps en temps sans l’appareil photo pour me “forcer” à ne faire que de l’observation !
Au final, il faut peut-être simplement considérer que les outils du naturaliste sont complémentaires. Qu’il est intelligent de sortir avec des jumelles et un appareil photo. Mais Il faut aussi bien retenir qu’en faisant de la photographie, on ne fait que partiellement (pour ne pas dire “mal”) de l’observation.
Un micro ? Et Pourquoi pas ?!
C’est toujours utile un micro, peu importe sa qualité ! Parfois celui du téléphone suffit pour prouver la présence d’une espèce sans même l’avoir observée de visu ! Et puis le son est pour certaines espèces le critère d’identification le plus “simple”. Je pense notamment à l’identification rigoureuse des différentes espèces de “grenouilles vertes”.
Enregistrer un son inconnu vous permettra à coup sûr d’identifier l’espèce qui en est à l’origine ! En utilisant des applications de “reconnaissances vocales” comme BirdNet pour les oiseaux, ou encore en comparant votre son avec une collection de chants d’orthoptères ou d’amphibiens. Ou tout simplement en postant votre piste audio sur un groupe Facebook, comme un chant mystère à identifier ! Le site Xeno-canto propose cela pour les chants d’oiseaux.
Les meilleurs outils naturalistes : les livres
Eh oui ! Quelques kilogrammes de culture sont nécessaires pour bien appréhender les milieux et certaines espèces. Pour ne pas leur nuire aussi… Et la culture, je pense que l’on n’en a jamais trop. Tant pis pour le portefeuille ! Mais pour soulager ce dernier, je peux tout de même vous signaler des ressources gratuites à trouver ci-dessous. Allez-y de confiance, j’en utilise certaines quotidiennement dans mon travail !
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Gare aux manuels généraux ! S’ils sont utiles pour les connaissances générales qu’ils apportent, ils sont bien souvent incomplets et rarement une véritable aide à l’identification. Il vous faudra vous diriger directement vers des manuels d’identification. Idéalement, ils doivent être le plus complet possible si votre idée est d’identifier les espèces. Mais ce n’est pas toujours facile ! Pour les insectes par exemple, il faudra trouver un guide pour les libellules, un autre pour les papillons. Et parfois utiliser plusieurs guides complémentaires ! Attention aux dates d’éditions. La science évolue et les noms d’espèces aussi, comme leur aire de répartition… Pensez à privilégier les parutions les plus récentes.
Besoin de recommandations ? C’est vrai qu’il existe de nombreux ouvrages sur les mêmes sujets. Découvrez dans cet autre article les ouvrages que j’utilise et recommande :
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Je ne voudrais pas laisser penser que seuls les guides d’identification comptent. C’est faux. Les manuels généraux de présentation des milieux, d’un groupe d’espèces sont aussi très intéressants et viennent compléter parfaitement ces derniers. Les guides ne s’embarrassent généralement pas d’autres choses que des seuls critères d’identification. Pensez aussi à regarder du côté des manuels de “traces et indices” ! Ils sont bien utiles pour déduire la présence d’une espèce à partir d’une plume ou d’une empreinte.
Si les livres ne répondent pas à l’intégralité des besoins du naturaliste, difficile de faire l’impasse dessus… Ils sont bien plus pratiques à utiliser qu’une base de données en ligne, on peut les emporter partout. Et pour bien des espèces animales et végétales, ils constituent la seule porte d’entrée de l’apprentissage !
Les outils naturalistes : un carnet et un sac à dos
C’est bête à dire, mais ce sont deux outils naturalistes essentiels. Une photographie ne conserve que mal la date, l’heure, le lieu et le milieu de la prise de vue. Autant d’informations essentielles d’un point de vue naturaliste que notre mémoire ne peut garder en souvenir ! Prendre des notes au moment de votre observation vous permettra donc de sauvegarder précieusement ces informations. Et puis, c’est chouette de tenir un petit journal de vos observations quotidiennes ! Cela aide à progresser et à mieux se rendre compte de sa progression. Croyez en votre serviteur qui n’a pas appliqué ce conseil à ses débuts !
Le sac, étanche si possible, vous permettra d’apporter vos manuels (ou une partie sur le terrain). Car c’est en observant de visu que l’on apprend le mieux à reconnaître les espèces ! A titre personnel, je n’emporte que rarement mes livres sur le terrain. Mais le sac est tout de même utile pour y accueillir un pull, un ciré, une bouteille d’eau, l’étui de mes jumelles, mon carnet, une batterie et une carte mémoire de rechange, etc.
Une connexion Internet
Pour aider la recherche et participer à la protection des espèces, déclarez vos observations sur Faune-France.org ou sur NaturaList (l’application smartphone de Faune-France) !
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